QU’EST-CE QUE SE CONVERTIR ? par le Pape émérite Benoît XVI
QU’EST-CE QUE SE CONVERTIR ?
- Écrit par le Pape émérite Benoit XVI, extraits d’audiences générales
Se convertir, qu’est-ce donc en réalité ?
Se convertir, c’est chercher Dieu, marcher avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils Jésus-Christ ; ce n’est pas un effort d’auto-réalisation, parce que l’être humain n’est pas l’architecte de son propre destin éternel. Ce n’est pas nous qui nous sommes faits. C’est pourquoi la réalisation personnelle est en réalité une contradiction, et même, elle est encore trop peu pour nous. Nous avons une destinée plus élevée. Nous pourrions dire que la conversion consiste justement à ne pas se considérer comme le « créateur » de nous-mêmes et à découvrir par là la vérité, parce que nous ne sommes pas nos propres auteurs. La conversion consiste dans la libre et amoureuse acceptation de notre dépendance en toute chose de Dieu notre vrai Créateur, une dépendance d’amour. Ce n’est pas une entrave, c’est la liberté. Se convertir signifie alors ne pas être à la poursuite de notre succès personnel, qui est chose qui passe, mais abandonner toute sécurité humaine, se mettre avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur, parce que pour chacun Jésus est devenu, comme aimait à le répéter la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, « mon tout en tout ». Celui qui se laisse conquérir par lui ne craint pas de perdre sa vie, parce que sur la Croix, il nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous. Et c’est justement en perdant par amour notre vie que nous la retrouverons. (…)
(…) Oui, chers Frères et Sœurs, la Croix est la révélation définitive de l’amour et de la miséricorde divine, également pour nous, hommes et femmes de notre époque, qui sommes trop souvent distraits par des préoccupations et des intérêts matériels et passagers. Dieu est amour, et son amour est le secret de notre bonheur. Mais pour entrer dans ce mystère d’amour, il n’est aucun autre chemin que celui de se perdre, de se donner, le chemin de la Croix.
« Si quelqu’un veut marcher derrière moi, dit le Seigneur, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive »
(Mc 8, 34).
Extraits de l’audience générale du 21 février 2007
La conversion implique ainsi de se mettre humblement à l’école de Jésus, et de marcher docilement sur ses traces. À cet égard, sont particulièrement instructives les paroles avec lesquelles il indique quelles sont les conditions pour être vraiment de ses disciples. Après avoir affirmé que « celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais que celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera », il ajoute : « À quoi sert, en effet, à quelqu’un de gagner l’univers s’il en vient à perdre son âme ? » (Mc 8, 35-36). La poursuite du succès, la soif du prestige, la recherche des conforts, quand elles envahissent la vie de quelqu’un jusqu’à exclure Dieu de son horizon, conduisent-elles vraiment au bonheur ? Peut-il y avoir un bonheur authentique à se couper de Dieu ? L’expérience montre qu’il n’en est rien et que la satisfaction des attentes et exigences matérielles n’apporte pas le bonheur. En réalité, la seule joie qui puisse combler le cœur humain est celle qui vient de Dieu : c’est, en effet, de la joie infinie que nous avons besoin. Ni les préoccupations quotidiennes, ni les difficultés de la vie ne réussissent à étouffer la joie qui naît de l’amitié avec Dieu.
L’invitation de Jésus à prendre sa croix et à le suivre peut au premier abord apparaître dure et contraire à ce que nous envisageons, mortifiante pour notre désir de réalisation personnelle. Mais à y regarder de plus près nous pouvons découvrir qu’il n’en est pas ainsi : le témoignage des saints prouve que dans la Croix du Christ, dans l’amour qui se donne et renonce à la possession de soi-même, se trouve cette sérénité profonde qui est source d’un généreux dévouement à ses frères, spécialement les pauvres et les démunis. Et cela nous procure aussi la joie à nous-mêmes.
La route quadragésimale vers la conversion sur laquelle nous nous engageons aujourd’hui avec toute l’Église devient ainsi l’occasion favorable, « le moment propice » (cf. 2 Co 6, 2), de renouveler notre abandon filial entre les mains de Dieu et de mettre en pratique ce que Jésus ne cesse de nous répéter : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Mc 8, 34), et de la sorte progressera-t-il sur la voie de l’amour et du véritable bonheur.
Extrait de l’audience générale du 6 février 2008
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